Parvovirus

Qu’est-ce que le parvovirus?

C’est un virus qui attaque les cellules du petit intestin des chiens. Il en résulte un amincissement de la paroi intestinale permettant aux bactéries intestinales et à leurs toxines d’envahir la circulation sanguine et ainsi causer une infection généralisée. De plus, le virus attaque le système immunitaire du chien et fait en sorte qu’il ne puisse pas se défendre contre l’infection. Les symptômes suivants peuvent alors apparaître : dépression, perte d’appétit, vomissements, diarrhée souvent hémorragique, déshydratation ainsi que choc pouvant mener à la mort. Il est à noter que la sévérité des symptômes peut varier d’un animal à l’autre. La grande majorité des chiens affectés sont les chiots de moins de 8 mois d’âge et les adultes non-vaccinés. Certaines races semblent y être prédisposées : labrador, doberman, rottweiler, pit bull, berger allemand et dachshund. 

Le virus est très contagieux pour les autres chiens, légèrement pour le chat, mais aucunement pour l’être humain. Cette maladie se contracte suite à un contact entre le virus et la muqueuse orale. Puisque le virus est très résistant dans l'environnement, le chien n'est pas obligé d'entrer en contact avec des selles contaminées pour attraper la maladie.  La période d’incubation (la durée de temps qu’il faut pour que le chien devienne malade après avoir été en contact avec le virus) varie de 3 à 14 jours. Il va excréter le virus dans ses selles à partir de 4 à 5 jours après l’exposition et ce, pendant environ 7 à 10 jours. Comme il a été mentionné plus tôt, le virus peut survivre plus de 7 mois dans l’environnement et est très résistant à la plupart des désinfectants. L’eau de javel diluée 1:32 avec de l’eau est cependant efficace pour le tuer.

Comment diagnostiquer le virus?

En clinique, il existe un test rapide qui consiste à frotter un écouvillon sur la muqueuse rectale du chien et ensuite exposer l’échantillon récolté à des anticorps dirigés contre le virus. S’il y a présence du virus, alors il y aura une réaction positive. Par contre, un résultat peut être faussement positif dans le cas d’une vaccination récente allant jusqu’à deux semaines après le vaccin. À l’opposé, il peut aussi y avoir un résultat faussement négatif si l’échantillon est prélevé en dehors de la période d’excrétion du virus ou en présence d’une diarrhée très hémorragique.

Une analyse sanguine démontrant une baisse du niveau de globules blancs (cellules du système immunitaire) peut aussi augmenter l’indice de suspicion de la maladie dans le cas d’un résultat négatif au test mentionné plus tôt. De plus, une telle leucopénie permet au vétérinaire de déterminer l’ampleur de l’atteinte du système immunitaire. Des anomalies au niveau d’autres paramètres sanguins peuvent également être mises en évidence par l’analyse sanguine. Comme il arrive parfois que les chiens souffrant de diarrhée profuse développent ce qu’on appelle une intussusception (un segment intestinal pénètre dans un autre segment intestinal et cause une obstruction), il est possible que des tests additionnels tels que des radiographies abdominales vous soient recommandés par le vétérinaire afin d’exclure la possibilité d’une telle complication pouvant être fatale dans bien des cas.

Traitement

Il n’existe aucun traitement qui tuera le virus lui-même. Le but du traitement vise donc à supporter l’organisme de l’animal pendant la période critique d’une durée d’environ 5 jours pendant laquelle il n’y a pratiquement plus de globules blancs en circulation sanguine et que la paroi intestinale est très mince. S’il survit à cette période, alors le système immunitaire fabriquera d’autres globules blancs et les cellules de la paroi intestinale se seront régénérées. Afin de corriger la déshydratation et les débalancements électrolytiques ainsi que de normaliser la pression sanguine, des solutés seront administrés par la voie intraveineuse. Pour traiter ou prévenir les infections, des antibiotiques seront utilisés. Nous viserons également à cesser les vomissements avec des antiémétiques ainsi qu’à contrôler la douleur avec des analgésiques. Dès qu’il le sera possible, nous débuterons la réalimentation par voie orale qui est d’une importance primordiale au bon fonctionnement du système immunitaire et du tube digestif. Dans certains cas, il peut s’avérer nécessaire de procéder à une ou plusieurs transfusions sanguines. Étant donné qu’il y a fréquemment une infection concurrente par des parasites intestinaux, il sera important de vermifuger l’animal lorsque la période critique sera terminée. Le pronostic pour la survie de l’animal est bon généralement avec un tel traitement (environ 70-80%). Par contre, le taux de mortalité est élevé sans traitement (environ 75%). Les chiots qui y survivent acquièrent pour la plupart une immunité à vie contre ce virus et ne peuvent donc pas se réinfecter. Des traitements additionnels spécifiques et visant à corriger les complications possibles pourront être administrés au besoin. En plus d’une intussusception, il peut y avoir prolapse rectal (extériorisation de la muqueuse rectale à travers l’anus), infection des articulations ou des valves du cœur, syndrome de détresse respiratoire aigüe ainsi que pneumonie.

Prévention

Le meilleur moyen de prévenir la maladie reste la vaccination. Celle-ci débute généralement entre 6 et 8 semaines d’âge avec des rappels mensuels jusqu’à l’âge de 4 mois. Il est controversé de vacciner à chaque année les chiens adultes puisqu’il a été démontré que les niveaux d’anticorps contre le virus restent élevés pendant plus d’un an. À l’Hôpital Vétérinaire de l’Est, nous continuons de recommander la revaccination annuelle pour les adultes tant que le débat est non-résolu. Étant donné la longue durée de survie du virus dans l’environnement, il faut éviter d’introduire des chiots dans l’environnement immédiat d’un chien affecté à moins qu’il ait reçu toute sa série de vaccination.